C’est un des endroits les plus colorés de la ville, un lieu où les odeurs vous téléportent en plein champs et où la convivialité est de rigueur. Le marché, en France, c’est une sorte de jardin où on peut remplir son frigo en misant sur la fraîcheur et le local. C’est aussi pour nous français, avec le café, un haut lieu de socialisation – chose toujours plus facile qu’au supermarché, n’est-ce pas ?
Un peu d’histoire
Le marché est la forme la plus ancienne de commercialisation en France et elle continue à se développer chaque année : environ 6500 communes en compte au moins un, sinon plus !
Paris n’en a pas moins de 82, dont le plus ancien date de 1615. Mais le tout premier marché parisien date du 5ème siècle, à une époque où Paris s’appelait encore Lutèce ! Il se situait au coeur de l’île de la cité, puis a migré de l’autre côté de la Seine jusqu’au 12ème siècle sur l’actuelle place de l’Hôtel de Ville, anciennement place de la Grève. Plus tard, c’est tout le quartier des Halles qui fût pensé et aménagé en plein coeur de Paris.
A Paris, à La Rochelle ou ailleurs, autour du marché couvert ou des halles parfois ouvertes chaque jour, les maraîchers, les producteurs et autres marchands de fruits et légumes, de fromages, de pain et de tout autres mets consommables envahissent les rues de leur étals. C’est en général un tel bouquet de couleur et d’odeurs que j’y passe même si je n’ai rien de particulier à acheter. Et puis, du coup, j’en repars avec un pain aux noix, un pot de miel ou de magnifiques tulipes.
A La rochelle, le marché date du 19ème siècle et a été construit de 1834 à 1836. Il est constitué de fers forgés aux jolis dessins, de verre pour laisser passer la lumière et de briques rouges typiques. Tout autour, vous trouverez des magasins vous proposant tout ce dont le marché pourrait manquer et des cafés pour boire un petit café, un petit “noir” comme on dit parfois, en contemplant les passants une fois votre panier rempli.
Faire le choix de la fraîcheur & des circuits courts
Seuls les circuits courts garantissent que vos fruits et légumes n’ont pas passé des heures voire des jours entiers dans un frigo avant de rejoindre vos assiettes. La fraîcheur, c’est aussi plus de goûts, plus de saveurs et un maximum de vitamines !
Consommer local, frais et fermiers, mais aussi des produits de saison, c’est bon pour la planète comme pour la santé. Voire même pour le porte-monnaie : selon mon expérience, les produits frais quoique bio reviennent moins chers à l’achat que de bons nombres de produits proposés dans les supermarchés. Faire le choix de la fraîcheur et du local, cela incite à cuisiner plus et réduit considérablement la consommation de plats transformés. Acheter en direct aux producteurs, cela offre aux exploitants et aux consommateurs de s’y retrouver financièrement. Un prix stable est assuré ainsi que la pérennité des exploitations.
Un peu partout en France, un nouveau type de vente qui mise sur la relation directe des consommateurs et des producteurs est apparue ces dernières années. “La Ruche qui dit oui” est l’un d’entre eux : il s’agit d’un dispositif qui couvre tout le territoire français et qui fait la part belle aux produits locaux, de saison, biologiques ou en agriculture raisonnée. Le principe est simple, on commande à l’avance en ligne, puis on va le jour J chercher nos produits. Le producteur se déplace donc avec le bon volume de produits commandés, ni plus ni moins.
A la Ruche de La Rochelle, le jour de réception des fruits, des légumes, du pain, des oeufs et du bon miel local – et de plein d’autres choses, bière locale incluse – c’est tous les mercredi à partir de 18h. Et c’est à chaque fois le moment d’échanger quelques mots, des recettes, voire même de goûter des nouveaux produits. Bref, c’est convivial.
Dans mon panier, les produits régionaux
Ce que j’apprécie tout particulièrement dans les marchés, c’est qu’il n’y a pas de néon et parfois pas de caisse enregistreuse. Quant au bruit que vous entendez dès les rues avoisinantes, c’est celui des conversations à tout-va sur la qualité et la fraîcheur des produits, et le petit mot pour prendre des nouvelles, ou savoir “finalement, le fromage de brebis, vous en avez pensé quoi ? Je vous remets quelques chabichou ?”.
Le Poitou-Charentes est la première région française productrice de lait de chèvre, les fromages de chèvre apparaissent donc sous toutes leurs formes sur les étals des marchés : le mothais sur feuille (présenté sur une feuille de châtaignier ou de platane), le chabichou du Poitou (sous forme de petit cône) ou encore le chèvre-boîte du Poitou (inspiré du camembert). Sur les marchés, vous ne pourrez pas les louper.
A côté des chabichous, cette semaine, dans mon panier, il y avait des fruits et des légumes de saison, du pain à la farine d’épeautre et plusieurs produits typiques de la région.
La salicorne, par exemple, appelée aussi “haricot de mer”: elle ressemble à une algue mais c’est en fait un légume ancien qui pousse au bord des lagunes d’eau salée et dans les marais. C’est un excellent condiment, plein d’iode – comme j’aime.
Il y avait aussi de “l’or blanc”, c’est-à-dire du sel, et plus précisément de “la fleur de sel” récoltée de manière artisanale dans les marais salants, notamment sur l’île de Ré et l’île d’ Oléron. Attention, à la différence du gros sel, on la consomme principalement “crue”, soit en finition des plats et non pendant la cuisson. Tous les étudiants venus en stage d’immersion en ont remporté dans leur valise !
Enfin, il y avait aussi une galette charentaise au beurre AOP ( Appellation d’Origine Contrôlée Poitou-Charentes) – la crème de la crème du beurre. C’est une gourmandise typique dont on ne se prive pas dans la région. On la consomme nature ou à l’angélique (une plante du Marais Poitevin), à la myrtille, au caramel beurre salé…
Avez-vous déjà été en France ? Que pensez-vous des marchés alimentaires ? Quels sont les produits locaux que vous avez essayés ?
Si vous avez envie de visiter La Rochelle et ses environs, participez à un stage d’immersion : vous découvrirez les marchés locaux et profiterez de dizaines d’occasions de pratiquer et d’affiner votre français !
Pauline
Voici en bonus une liste de vocabulaire et d’expression dont vous aurez besoin sur tous les marchés français.